Les changements du vingtième siècle.

Les années 1900 : la « Belle Epoque » puis la Grande Guerre.

      Au début du vingtième siècle, par son habitat et sa population (1529 habitants en 1911), Cognin présente encore l'image d'un gros bourg rural marquée depuis le siècle précédent par une emprise industrielle établie le long du canal des usines. De ce fait, la croissance (11,5% entre 1901 et 1906) est relativement forte en regard de celle du pays. En 1915, un évènement important concerne a commune de Cognin : il s'agit de l'achat de l'ancienne tannerie Dumas, sur la chute n°10 par Joseph Opinel pour y installer sa coutellerie. C'est le début d'un bail de cent ans avec la commune de Cognin. Une exposition proposée par le GREHC et Cognin Eau Vivante à l'occasion des journées du patrimoine 2015 a commémoré ce bail de cent ans. Les 17 panneaux réalisés à cette occasion par Yolande Cadet et Jacqueline Rimbaud sont accessibles par ce lien. (page 9, "Passionnément", lire "dès 1895" et non "dès 1995").
logo almanach      Sur la période cogneraude de l'histoire industrielle de l'entreprise Opinel, accédez par ce lien à l'article de Nicolas Million paru dans l'édition 2015 de l'Almanach des Pays de Savoie aux éditions Arthema.

Accèdez à l'Interview de Maurice Opinel réalisée en 2014 à RCF 73
     

Interview de Maurice Opinel


     05Comme dans tous les villes et villages de France, la Grande Guerre va apporter son cortège de souffrances et de deuils et sonner le glas d'une époque. Le 10 juillet 1921, le monument aux morts est inauguré. Il porte 75 noms de soldats morts pour la France pour un total de 426 mobilisés que vous pouvez découvrir par ce lien. En fait, sont inscrits 74 noms de Cognerauds, un nom ayant été gravé deux fois.
    ecole Mais de récentes recherches menées par l'association locale du "Souvenir Français" permettent d'affirmer qu'il y a eu à Cognin 92 soldats morts pour la France (nés à Cognin ou habitant Cognin lors de la mobilisation). Certains des manquants sont sur les monuments aux morts d'autres communes, Vimines, Saint-Cassin... L'architecte de ce monument qui, à l'origine, était situé devant l'ancienne mairie-école, est Reverdy et le sculpteur Carle.
En cliquant sur ce lien vous pourrez accéder à un montage réalisé par Yolande Cadet et Josiane François, consacré aux marraines de guerre pour l'exposition de 2014 sur la première guerre mondiale.

 Diaporama "Mémoire des hommes". Exposition 1914.


1920 – 1960 : quarante années de croissance moyenne.

      La période de l'entre-deux-guerres est caractérisée par une stagnation et un début du déclin des activités industrielles installées le long du canal , amortis il est vrai, par l'essor de la coutellerie Opinel. C'est surtout la proximité de Chambéry qui est génératrice de croissance. Cependant, Cognin reste dotée d'un tissu industriel, artisanl et commercial appréciable. Vous trouverez grâce au lien suivant un ensemble d'encarts publicitaires des entreprises de Cognin en 1932.
      La deuxième guerre mondiale vient interrompre cette évolution mais l'histoire de Cognin est alors marquée par la présence, sous la protection discrête des habitants, d'un personnage qui deviendra illustre : Robert Badinter.

Article publié par Nicolas Million, président du GREHC, dans l'Almanach des pays de Savoie, 2013, aux éditions Arthema : Dans les années noires

       C'est aussi le début d'une certaine organisation de l'espace constructible insérant du logement social, avec la mise en lotissements d'une partie non négligeable du territoire communal. Ces opérations s'échelonnent de 1922 ((Société des logements économiques du Pont d'Hyères ou Cité Aluminium) au milieu des années 50 avec le « Clos Ract ».
Les années 1958 et 1959 marquent un tournant avec la construction du premier immeuble, le « Jean Bart » et du premier HLM, « l'Epine ». Les débuts d'une forte croissance démographique, le manque d'espaces disponibles et la préservation des secteurs agricoles orientent les projets vers l'habitat collectif.
En quarante ans, Cognin a vu sa population doubler, passant de 1540 à 3356 habitants.


1960-1980 : vingt années de profondes mutations.

Cognin au début de l’urbanisation.      Quelques chiffres : 3356 habitants en 1962, 6369 en 1982 et 1328 enfants scolarisés cette année-là. Cela se passe de commentaires. Les transformations du paysage urbain accompagnent cette véritable explosion démographique due essentiellement à l'apport de nouvelles couches de population dans l'agglomération chambérienne.
Les opérations immobilières sont désormais de grande envergure avec des immeubles en locatif ou en accession à la propriété fournissant près de 1 000 logements. Ainsi, si d'autres ensembles collectifs de moyenne dimension apparaissent dans la ligne des constructions de la fin des années 50, à partir de 1970 sont réalisés les grands projets des quartiers de l'Epine et de Corinthe, sans oublier le lotissement en villas groupées sur le site du Château Chironepine. Ecoles, collège, commerces, équipements culturels, sportifs et sociaux, aménagements de la voirie accompagnent ces transformations. Le quartier de la mairie et de l'église est restructuré : clin d'œil de l'Histoire, c'est au cours de ces travaux, entre 1969 et 1976, que sont mis au jour les vestiges de la plus vieille « maison » de Cognin, la villa gallo-romaine.
Les anciennes usines du canal deviennent des friches industrielles qu'il faudra réhabiliter.

usines centre

 Des années 80 à nos jours : des transformations qualitatives.

rond point      Le recensement de 1999 faisait état de 5900 Cognerauds : régression, stagnation, pause ? Quelles réponses à cette question ?
     L'augmentation du parc immobilier (500 logements) est relativement faible en regard de la période précédente. Une pression démographique diminuée comme partout en France, un début de vieillissement de la population, l'ouverture de nouveaux espaces constructibles dans l'agglomération, la périurbanisation qui touche des communes comme Vimines fournissent quelques explications. Il ne faut pas oublier la recomposition de certaines familles et le « desserrement » de l'occupation des logements : des jeunes en âge de « voler de leurs propres ailes » quittent le foyer familial et par la même occasion quittent Cognin pour vivre leur vie sous d'autres cieux...Les tétraèdres du giratoire que l’on appelle « des pyramides ».
Ainsi, dans ce qui pourrait s'apparenter à une pose, les transformations sont plus qualitatives que quantitatives. Comme la plupart des villes, Cognin est concernée par des opérations de rénovation et de réhabilitation des quartiers anciens et des friches industrielles. Il faut citer le Pont-vieux, la Route de Lyon, les quartiers de la Poterie, de la Coutellerie et les bords du canal avec, pour exemple, l'aménagement du moulin Carrel par l'O.P.A.C. Parallèlement, de nouvelles réalisations telles le Parc du Forézan ou la rénovation d'équipements anciens viennent renforcer l'image de Cognin, ville agréable.

Une vidéo de 8 minutes avec alternance de photos anciennes et actuelles prises selon le même point de vue. Elle montre les transformations de Cognin en un siècle. A voir absolument.

 

Et si l'on parlait du XXIème siècle ?

Quelques vues aériennes de Cognin en 2003
Source : Marcel Chevret 38,rue du Bois de Londe 27700 Heuqueville


Cliquer sur les photos pour les agrandir. Faire défiler en cliquant sur la flêche qui apparaît au milieu à droite

 

    demographie Il est d'abord nécessaire de jeter un regard sur l'évolution démographique des deux siècles qui viennent de s'écouler et qui portent en histoire le nom d'époque contemporaine. Contrairement aux communes de l'agglomération, dans la première décennie du 21ème siècle, Cognin connaît une croissance démographique nulle, voire régressive après une forte augmentation dans les années 60 à 80 du siècle précédent comme le montre le document statistique ci-contre.
 domaine champenois    La première décennie a été marquée par des travaux d'aménagement qui ont prioritairement concerné les friches industrielles du canal : la transformation de l'ancienne filature Thomas en atelier de l'eau à vocation pédagogique, l'ancienne usine Campagnolo devenue le Canal des Arts, structure d'accueil de nombreuses associations, et la démolition de l'usine Champenois qui a laissé la place à un ensemble de logements, connu désormais sous le nom de "Domaine Champenois". 07Les transformations ont également concerné d'autres secteurs : des aménagements importants au collège Henry Bordeaux, la construction du gymnase du Levant, la création de la médiathèque à la place de l'ancien supermarché UNICO agrandi et transféré près du rond-point des pyramides sans oublier le toilettage et la modernisation d'un édifice bien connu, le château du Forézan.
      Le début de la deuxième décennie a vu la réalisation d'un important programme de constructions dans le secteur du Maupas, aux marges de Cognin. Après de longues années d'études, a commencé la réalisation de l'écoquartier de Villeneuve pour lequel plusieurs tranches de travaux sont prévus et qui devrait très sensiblement modifier la démographie et l'identité de la commune. En 2015, la toiture du château préservé a été refaite, de grands défrichements ont eu lieu et la construction d'un pont d'accès sur l'Hyères est réalisée en prolongement de la rue de la Forêt.
2020. Une page se tourne : la déconstruction de l'usine Opinel à Cognin.
Près d'un siècle d'existence. L'activité s'y est arrêtée en 2013 après le transfert progressif, depuis 1973, des fabrications.
Article du Dauphiné libéré en date du 7 août 2020.